SILMARILS
Renaître après avoir été. En matière de rock, c’est possible. Surtout lorsqu’il suffit de souffler sur des braises qui ne se sont jamais éteintes. Silmarils n’avait pas splitté. C’est à peine si le groupe s’était mis en pause. Pour revenir, au moment voulu, comme si de rien n’était. Même si tout a changé. David Salsedo et sa bande n’ont eu qu’à appuyer sur play. Avec une masse de chantier.
Fast reward : Silmarils, groupe phare de la scène française à la charnière du nouveau siècle. La fusion inspirée, du rock et du hip-hop, frappe les esprits du public et de la presse d’ici (“Cours vite”, premier tube), puis d’ailleurs.
L’Américain Mario Caldato Jr. produit Vegas 76 dont est extrait “Va y avoir du sport”, autre carton. En live, Silmarils donne toute sa (dé)mesure et le public se retrouve dans des textes arrachés à leur époque, la bave au verbe, prémonitoires sur les bords.
Fast forward : En 2022, Silmarils annonce son retour. Concert ultra sold out au Bataclan. Tout un symbole. Même esprit, même rage au ventre, même formation. Dans le public, de tout et des jeunes qui ont entendu parler du phénomène. Sur scène, Guillaume Canet, fan de la première ère venu inaugurer la nouvelle. Silmarils, muscles tendus, regard malicieux, donne suite à l’histoire, rattrape le temps suspendu. Dans la foulée, le groupe rejoint l’écurie des grands, Live Nation, et publie un nouveau single “Welcome To America”. Une déflagration de plus clippée par Olivier Dahan, autre fidèle. En festival en 2023, sur la scène du Hellfest ou des Vieilles Charrues, Silmarils rappelle au désordre, fait pogoter les foules, péter les bouchons et les capsules. Mai 2024, “Au Paradis”, autre single annonciateur de Apocalypto. Illustré par Robert Combas, l’album dont tous les fans rêvaient deviendra réalité le 27 septembre 2024. Dix titres mixés par Segal Huredia (Dr. Dre, Eminem, Green Day…) et déclamés par Salsedo en mode régleur de comptes. Avec la terre, entière et en fier. “Au commencement”, “Mortel” ou “Tu Nous Mérites Pas” le montrent fataliste, mais pas défaitiste.
Justicier, un peu, mais surtout parce qu’avaler des couleuvres n’a jamais été son truc.
Les refrains de Apocalypto, publié sur le label du groupe (distribué par PIAS), sautent aux oreilles. Les rythmiques enfoncent les clous, même les rouillés, et les guitares (ce solo sur “Me demande pas”) militent ardemment pour le pétage de plombs et d’amplis.
Play 2024 : Silmarils, aujourd’hui ? La rumeur gronde, il va y avoir une suite et personne ne va rester tranquille.